Vega-C représente une augmentation notable des capacités par rapport à Vega. On peut même parler d’un nouveau lanceur car les premier et second étages sont tout nouveaux, l’étage supérieur a été amélioré et une nouvelle coiffe permet un plus grand volume de charge utile.
Vega-C mesure un peu moins de 35 mètres de haut, mais près de 5 mètres de plus que Vega.
Vega-C comporte trois étages de carburant solide et un quatrième étage de carburant liquide.
Les moteurs à carburant solide fournissent une poussée de décollage exceptionnelle sans l’infrastructure de manutention de carburant nécessaire pour les propergols liquides. Ils peuvent être fabriqués à l’avance et stockés en toute sécurité.
Le premier étage P120C, basé sur le P80 de Vega, consomme environ 142 tonnes de carburant en 2 minutes.
Le deuxième étage propulsé par le nouveau moteur Zefiro-40 contient environ 36 tonnes de propergol solide, fournissant une poussée moyenne de 1100 kN.
Le troisième étage Zefiro-9, dérivé de Vega, brûle 10 tonnes de propergol solide.
Le module AVUM+ de l’étage supérieur est redémarrable grâce au moteur RD-843*, de fourniture ukrainienne (PA Yuzhmach), afin d’être en mesure d’acheminer des charges utiles sur de multiples orbites et de faire une désorbitation de fin de mission afin de ne laisser aucun débris dans l’espace.
*En 2022, au moins 3 moteurs ukrainiens avaient déjà été fournis à Avio pour les futurs lancements Vega-C. En raison de la guerre en Ukraine, l’ESA évalue d’autres solutions de remplacement.
Avec ces nouvelles capacités, Vega-C augmente les performances de Vega de 1,5 tonne à environ 2,3 tonnes (+800 kg) sur une orbite polaire de référence à 700 km.
La coiffe plus grande également permettra d’emporter de plus grandes charges utiles mais surtout le système de déploiement de petits satellites, SSMS (Small Spacecraft Mission Service), testé sur Vega VV16.
Dans un souci de rationalisation industrielle et donc d’économies, on retrouvera le premier étage P120C de Vega-C sur Ariane 6 avec 2 ou 4 boosters à poudre servant de propulseurs d’appoint. Ce vol qualifie le P120C pour Ariane 6 dont le vol inaugural est prévu début 2023.
Comme pour Vega et Ariane, Vega-C est le résultat d’une collaboration entre l’ESA et l’industrie spatiale européenne. L’ESA gère le programme, en collaboration avec Avio (Italie), maître d’œuvre du lanceur et de l’infrastructure sol d’interface. Le moteur-fusée solide P120C partagé par Ariane 6 et Vega-C, est développé par Europropulsion, une joint-venture à parts égales entre ArianeGroup et Avio. L’agence spatiale française, le CNES, supervise le port spatial européen en Guyane française. Une fois Vega-C opérationnel, Arianespace deviendra son prestataire de services de lancement.
Les États participant financièrement au programme Vega-C sont : l’Autriche (0,97%), la Belgique (7,41%), la République tchèque (1,92%), la France (10,78%), l’Allemagne (6,67%), l’Irlande (2,11%), l’Italie (52,06%), les Pays-Bas (4,23%), la Roumanie (0,08%), l’Espagne (6,66%), la Suède (2,29%) et la Suisse (4,82%).
Les différents partenaires de Vega-C (crédit ESA)
L’évolution du lanceur Vega va se poursuivre avec la variante Vega-E prévue en 2026 : une architecture simplifiée en remplaçant à la fois les troisième et quatrième étages de Vega-C par un nouvel étage supérieur cryogénique. La pièce maîtresse de Vega-E est le moteur M10 fabriqué en Europe qui utilise des propergols moins nocifs pour l’environnement (de l’oxygène liquide cryogénique et du méthane) et dispose d’un système de contrôle de la pression avancé qui autorise de multiples arrêts et rallumages dans l’espace.
Les évolutions de Vega prévues (crédit ESA)